13 écrivains, dont Marc Levy, Bernard Werber, Gilles Legardinier et d'autres, ont publié des nouvelles en faveur des resto du coeur, dont le theme central est le repas.
Je me suis amusé à écrire une petite nouvelle sur le même thème, mais dans mon univers.
13 à table
Il n'est plus besoin de rappeler ce qui nous amena à chercher d'autres planètes habitables. Les matières premières en baisse au regard de la population croissante sur terre, et une volonté toujours plus forte, pour nos élites (financièrement supérieure. Terme qui ne s'applique qu' à cela d'ailleurs) de vouloir garder une certaine distance en eux et le reste de l'humanité. Bien évidemment l'argent n'ayant ni odeur ni honneur, une planète aux mille merveilles fut découverte. Luxuriantement verte, elle était le symbole même du fossé qui les séparent, eux, les riches, de nous, l'humanité. La premières choses qu'ils firent fut de déboiser l'équivalent de deux fois l'Amazonie pour construire leurs villas, (d'où le nom d'Amazonia qui lui fût donné par la suite) au détriment des animaux, plantes et autochtones primitifs qui pendant des milliers d'années avait vécu en paix et en harmonie avec leur environnement.
Je vois d'ici là ,les bon penseurs qui fustigent cette part de nous même, cette orgueil dévastateur de prédateur insatiable. Et à ceux là je voudrais dire que depuis le commencement de la vie, sur Terre comme sur toutes les planètes qui depuis lors ont été découverte, la loi du plus fort a toujours prévalue.
Et l'intelligence me répondez vous. Ce qui nous distingue du vulgaire primate de base. Oui bien sûr. Cette intelligence qui nous fît passer de la bête à l'être sublimement (bête, certain dirait) développé. Celle là même qui amena à la vaccination, au nucléaire, à la conquête spatiale, aux guerre, aux religions, à la musique, aux extrapolation métaphorique et j'en passe. C'est cette intelligence qui nous protégea des dangers et qui continue de le faire. J'en veux pour preuve de cette terrible histoire qui se déroula à l'époque de la première migration sur cette merveilleuse planète d'Amazonia.
Trois grandes barrières entouraient l'équivalent de la France en superficie. A l'intérieur, un astroport, une multitude de boutiques tenues par des robots (s'ils étaient venues ici c'était pour s'éloigner de la fange terrienne, donc plus de robots et moins de pauvre), et de vaste propriétés avec de somptueuses villas rayonnant de mille feux par leur dorures, leur marbre, leur piscine extravagante et leur lumières faisant pâlir les étoiles de la nuit. Les seules miséreux à être toléré dans l'environnement de cette élite, était les domestiques de maison et les gardiens du domaine. Ces gardiens avaient notamment pour charge, de vérifier l'état des barrières et de repousser toute menace. L'un de ces gardiens, au physique attrayant et musculeux (il n'aurait pu en être autrement), était donc de service dans l'histoire que je vous raconte. La nuit venait de tomber et il venait vérifier la zone H de la première barrière (celle, la plus près de la forêt sauvage et hostile) car une alerte lui en était parvenue. Vous trouverez peut être cela curieux, mais les autochtones avaient difficilement accepté notre présence. Allez savoir pourquoi. De fait, ils cherchaient fréquemment à saccager nos installations et, accessoirement, à nous tuer. C'est pourquoi les gardiens avait une place de faveur, parmi les miséreux, dans l'esprit de nos élites. Donc, notre gardien, du nom de pierrick, mais cela n'a guère d'importance, arrêta son véhicule à l'entrée de la zone H et, s'équipant de son armure bionique et de son droïde de maintenance, s'avança vers le lieu de l'alerte.
Un trou béant éventrait la première barrière ( A cette période, les murs à onde plasmique n'avaient pas encore pût être installé) et de large empreintes de griffes, labouraient le sol, là où la bête avait pris appui pour s'attaquer à la barrière. Les autochtones avaient depuis longtemps, su apprivoiser certaines bêtes sauvages dont le Pachisore, qui était un subtil mélange entre l'éléphant et le tigre à dent de sabre. Pierrick avança prudemment, par le trou béant, vers la lisière de la forêt dense et inquiétante. Sa lampe torche balayait l'obscurité. Un silence anormal régnait là. Soudain, la lumière de sa lampe accrocha un reflet qui le scrutait depuis le début. Le Pachisore surmonté de deux autochtones armés d'un arc et d'une lance, bondirent de leur cachette et foncèrent sur Pierrick qui s'enveloppa d'un bouclier protecteur juste à temps. le Pachisore le propulsa d'un coup de griffe, par le trou béant, vers la seconde barrière sur laquelle il s'écrasa.
Son bouclier avait résisté au choc, mais les crépitements qui le parcourait montrait qu'il ne supporterait pas un second assaut de ce type. Se redressant prestement, Pierrick laissa son droïde se faire démantibuler et se précipita vers le sas qui menait à la seconde barrière. Ce que je vous raconte là résulte des observations faites par la suite, des vidéos de surveillance et des enregistrements audio. Et en parlant d'audio, Pierrick tout en courant, pour sauver sa peau tenta de joindre le pc de sécurité : " Pierrick à pc. On est ...." Mais il ne put en dire plus, car le Pachisore lui sauta dessus et l'écrasa de tout son poids. Son bouclier, qui le protégeait encore, crépitait affreusement et il savait qu'il allait lâcher d'ici peu.
Ce qu'il y a de bien avec les gardiens, c'est leur esprit d'abnégation. Ils sont dévoués corps et âmes à leurs tâches, au détriment même de leur vie. Le bien être de l'élite, prévaut sur tout, bien évidemment.
Pierrick activa le rayon traceur, intégré au bras de son armure, et le dirigea sur la bête et les deux autochtones qui s'acharnaient sur son bouclier, puis il ordonna à son véhicule de tirer ses deux missiles plasmique sur la cible.
L'explosion eu pour conséquence de transformer les assaillants en de la bouillie carbonisée, mais aussi de créé une brèche dans la deuxième et troisième barrière. Pierrick quant à lui, fut projeté bien au delà de la troisième barrière.
Je dois avouer que ces autochtones ont fait preuve d'une certaine forme d'intelligence. Entendons nous bien. Cette forme d'intelligence n'a rien à voir avec celle qui nous détermine et qui nous sublime. Mais je doit avouer que sacrifier ces deux attaquants et leur monture, pour prendre à revers ensuite, était bien joué. La brèche ainsi formé fut rapidement investi par ces primates, mais fort heureusement de nombreux gardiens avaient accouru et les primitifs furent tués et la brèche réparée. Ce qui nous intéresse est ce qui arriva à notre pauvre gardien, Pierrick.
Son bouclier avait fait son office et, bien que contusionné et groggy, il était en vie. Le danger pour autant n'avait pas totalement disparu. Un autochtone avait réussit à s'infiltrer avant que les gardiens n'arrivent et, comme de bien entendu, il se dirigeait droit sur notre Pierrick. Celui ci n'avait plus d'armure, plus d'arme et plus réellement le sens des priorités. De fait, au lieu de faire face au danger et d'affronter l'insignifiant primitif qui le chargeait, il préféra chercher refuge en direction de la villa la plus proche. Etait-ce les deux mètres d'envergure de cet autochtone ou bien les lames tranchantes qu'ils tenait fermement dans ses mains qu'y firent agir Pierrick de la sorte, que sais-je. Quoi qu'il en soit, le gardien arriva en titubant au portail de la villa et fit résonner le carillon.
Je faisais partie des convives que la duchesse avait conviée à dîner ce soir là.
Le majordome revint dans la salle de réception après s'être informé de la pénible requête du visiteur, qui attendait toujours au portail et murmura à la duchesse ces quelques mots que j'appris plus tard : " Un gardien en danger demande assistance et refuge".
La duchesse nous pria de l'excuser et suivis son majordome jusqu'a l'interphone. Très dignement elle appuya sur le bouton et dit à peu prêt ceci :" je suis désolé vaillant gardien, mais je ne puis vous offrir mon assistance" et elle s'en retourna à la salle de réception, laissant le pauvre Pierrick, abasourdie, se faire décapiter par l'autochtone, qui lui même se fera tuer par la suite.
La duchesse à fait preuve, à ce moment là, d'une profonde intelligence. Cette intelligence qui, comme je vous le disait un peu plus tôt, nous met à l'abri des danger.
Si la duchesse avait cédée à la pitié, qui sans conteste habite chacun d'entre nous, et fait entrer ce gardien. Il lui aurait fallu le panser mais aussi lui offrir une place à notre table, geste, j'en conçoit, quelque peu déstabilisant au vue de l'étiquette, mais auquel il aurait fallu se plier; la bienséance et l'honneur de la duchesse le commandait ainsi.
Pourquoi avoir refusé? Mais, nous aurions été treize à table!
J.L.H